mardi 19 août 2014

Agent commercial B2B : 5 points à ne pas négliger

B2B: recourir à un agent commercial

Recourir à un agent commercial est une alternative intéressante au recrutement d’un commercial salarié. Nombre d’entre eux sont à la fois de grands professionnels de la vente mais aussi des experts de leur marché. Ce sont des compétences qui doivent se payer (voir rémunération). Si sa gestion administrative est plus simple qu’un salarié, son management et son cout ne le sont pas forcément. Voici 5 points à ne pas négliger :

1- Statut de l’agent commercial

Le statut d’agent commercial est régi par les articles L134-1 et suivants du Code de commerce. Si vous avez décidé de recourir à un agent commercial, je ne peux que vous encourager à les lire attentivement. Et j’attire votre attention sur les points suivants :
  • L’agent commercial ne peut accepter la représentation d'une entreprise concurrente de celle de l'un de ses mandants sans accord de ce dernier.
  • Lorsqu'il est chargé d'un secteur géographique ou d'un groupe de personnes déterminé, l'agent commercial a également droit à la commission pour toute opération conclue pendant la durée du contrat d'agence avec une personne appartenant à ce secteur ou à ce groupe.
  • En cas de cessation de ses relations avec le mandant, l'agent commercial a droit à une indemnité compensatrice en réparation du préjudice subi.

2- Contrat de l’agent commercial

La littérature est abondante sur le sujet et vous trouverez de nombreux modèles de contrats sur le web. Je ne peux toutefois que vous encourager à recourir à un avocat qui dispose de compétences en droit de l’agent commercial.

3- Rupture du contrat de l’agent commercial

Si vous rompez son contrat (moyennant un préavis obligatoire), une indemnité est due sauf faute grave. Cette indemnité se monte généralement à 2 années de commissions. Cette indemnité est à intégrer dans votre business plan si des changements stratégiques sont prévus à moyen long terme. La durée du préavis est d’un mois pour la première année du contrat, de deux mois pour la deuxième année commencée, de trois mois pour la troisième année commencée et les années suivantes.

4- Management de l’agent commercial

Tout comme n’importe quelle force de vente et même s’il ne doit pas statutairement exister de liens de subordination entre vous et votre agent, vous devrez :

  • prévoir bien évidemment une formation initiale ainsi que des formations régulières
  • mettre à disposition les supports nécessaires à la bonne exécution de son mandat
  • prévoir des rdv d’accompagnement régulier (1 par mois par exemple)
  • prévoir des points réguliers peut être hebdomadaires pour évaluer l’avancement des affaires, problèmes rencontrés, obtenir des remontées terrain.
  • idéalement prévoir un interlocuteur interne très disponible pour lui apporter tout le soutien nécessaire. Votre agent commercial ne connaît pas les WE et il vous sera très reconnaissant de lui répondre un dimanche soir s’il a besoin de vous.

5- Rémunération de l’agent commercial

En B2B, en France, une rémunération motivante pour un agent commercial pourrait se situer aux alentours de 85 KEuros pour une activité à plein temps. Par exemple, si vous estimez qu’un CA réaliste annuel pour une activité à plein temps serait de 340 KEuros, sa commission devrait être de 85/340 soit 25 % du CA. En conséquence, si votre business model ne vous permet pas de recruter à un commercial salarié, vous avez peu de chance d’entamer des relations durables avec un agent commercial. Il est donc important de connaître dès le départ ses objectifs de revenus.

Agent commercial en B2B : avantages

Performance

A la différence d’un salarié, votre agent ne se rémunère que s’il produit du CA. Ainsi, les premiers contrats arriveront probablement plus rapidement que s’il était salarié. Votre agent commercial mettra tout en œuvre pour raccourcir le cycle de vente. En cela, il est généralement expert et fait preuve d’une agressivité commerciale, je dirais, « certaine ».

Coût

L’avantage cout n’est réel qu’en cas de sous performance. Pas ou peu de CA, pas ou peu de commissions. Relativisez l’impact de l’absence de couts fixes accessoires directs ou indirects tels que voiture de fonction, ticket restaurant, poste de travail, gestion administrative du salarié. Sa commission, si elle est honnête, les intègre. Et n’oubliez pas quand même que l’animation de votre agent a un cout qui est le même que celui d’un salarié. Comptez 2 jours-homme par mois en RDV accompagnement, points réguliers et soutien téléphonique… Si vous ne disposez pas de la trésorerie nécessaire au recrutement d’un salarié, le choix d’un agent commercial peut être judicieux. En revanche, vous devez savoir que les meilleurs d’entre eux s’assureront, avant de s’engager avec vous, que vous avez les reins suffisamment solides pour honorer ses commissions en temps et en heure.

Confidentialité

L’agent commercial est soumis à une obligation de loyauté, d'information et de confidentialité envers son mandant tout comme un salarié 

Des inconvénients ?

Il n’y a pas d’inconvénient au recrutement d’un agent commercial. C’est un choix stratégique qui doit s’opérer en toute connaissance de cause. Posez vous les bonnes questions. En voici quelques unes…
  • Avez vous les compétences commerciales pour manager une force de vente interne ?
  • Avez vous un business model suffisamment solide pour rémunérer un commercial qu’il soit interne ou externe ?
  • Envisagez vous de céder votre entreprise à un acquéreur qui disposent de sa propre force de vente ?
  • Avez vous les capacités financières pour supporter la sous performance d’un commercial interne ?
  • Aurez vous les capacités financières pour verser les commissions en temps et en heure à votre agent ?

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